La technologie Lidar révèle des milliers de constructions mayas

  • Publication : dimanche 22 septembre 2019 18:29
  • Écrit par Lionel Tabourier
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Comment une nouvelle technologie de détection permet de révéler l'existence de constructions mayas et d'un réseau de connexions entre cités jusqu'alors inconnus ? Explications avec le projet franco-guatémaltèque Naachtun.

 

Image LIDAR de la région de Cambridge

Lidar (pour Light Detection And Ranging) est un système de télédetection laser couplé à un GPS qui permet de décrire la topographie d’une région, même sous un épais couvert végétal. Les données sont enregistrées au cours du survol aérien de la zone, puis traitées numériquement de manière à procéder à une « déforestation virtuelle », révélant ainsi très finement les structures au sol. L'image à droite est un exemple typique d'image haute résolution (1m de précision) de la région de Cambridge en Angleterre, obtenue avec cette technologie.

Le projet franco-guatémaltèque Naachtun a bénéficié d’une couverture Lidar sur 140 km² de jungle, près du site éponyme, au nord du Guatemala. Cette technologie, récente et beaucoup plus performante que les cartographies par avion ou par satellite, a permis de découvrir l’existence de bâtiments mayas inconnus : pyramides, palais, lieux de cérémonies, mais aussi simples habitations et parcelles cultivées. Au total, plus de 12.000 structures ont pu être révélées dans cette seule région. Philippe Nondedeo, qui dirige le projet, n’avait lui-même pas imaginé qu’elle puisse être si densément peuplée.

Lidar est plus largement utilisée dans tout le bassin du Péten, région riche en sites mayas, dont la célèbre cité de Tikal. Elle a révélé de nouveaux centres urbains, des ouvrages d’irrigation complexes et des dizaines de milliers de bâtiments. Elle a surtout mis en évidence l’existence d’un réseau jusqu’alors inconnu d’interconnexions entre plusieurs cités mayas.

Dominique Michelet, directeur de recherche au CNRS participant au projet Naachtun, souligne toutefois qu’il faudra encore du temps pour interpréter correctement les résultats obtenus car la zone couverte porte les traces superposées de 1.500 ans de présence humaine. Il n’est donc pas encore question de faire des estimations démographiques fiables depuis ces mesures, et encore moins d’en déduire le fonctionnement de ces sociétés...


source: Bernadette Arnaud, « Une constellation de vestiges Mayas inconnus repérés au Guatemala », Sciences et Avenir du 5 Février 2018 (consulté en ligne en Avril 2018)

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